Etude typologique des sytèmes d'élevage du massif du Moyen Atlas - Maroc 2002
Christian Potin Consultant, 2002
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Autant il tombe sous le sens que l’activité agricole principale dans le Moyen-Atlas est de tradition l’élevage et représente toujours un potentiel de développement de tout premier plan en terme qualitatif, voire quantitatif en ce qui concerne les petits élevages, voire les bovins dans certaines situations favorables. Autant on achoppe encore et toujours sur un manque de données statistiques fiables et suivies sur le cheptel, et de normes et de référentiels en vraies grandeurs technico-économiques tant : (i) sur les paramètres zootechniques des systèmes d’élevage, et leurs variantes ; (ii) les différents types de parcours sylvo-pastoraux ; (iii) leurs contributions fourragères réelles et leurs potentiels ; (iv) leur degré ou non de dégradation ;(v) la part de la complémentation (exploitation et achats de grains et de fourrages) selon les années et les systèmes ; (vi) l’organisation, les opérateurs, les circuits de commercialisation et les flux des filières de productions animales ; etc.
Enfin les éleveurs, sédentaires, urbains « néo-nomades », pasteurs résiduels plus ou moins transhumants ou agro-pasteurs « périphériques » restent eux aussi sociologiquement et socio-économiquement mal connus dans leurs catégories, leurs identités et leurs pratiques effectives. Et, d’une façon générale les rapports sociaux, les jeux et enjeux d’acteurs liés aux différentes activités d’élevage ne sont pas spontanément lisibles.
Par ailleurs l’encadrement et l’organisation professionnelle du secteur de l’élevage reste aussi lâche que l’est sa connaissance objective et formelle au niveau des différents services provinciaux concernés directement (DPA) ou indirectement (Eaux et Forêts, Ministère de l’Intérieur pour les parcours collectifs, Commerce et Industrie).
Si la prophylaxie publique du cheptel pour les grandes maladies contagieuses progresse d’année en année, la médecine vétérinaire privée qui a désormais délégation de service public pour les actes ordinaires fait encore ses premiers pas et n’a pas d’impacts sensibles sur la santé animale « ordinaire » du cheptel dans son ensemble.
Dans le cadre de la réorganisation récente des services des DPA force est de constater au dire même des cadres et techniciens qu’il n’y a quasiment plus de vulgarisation zootechnique, alors que celle-ci était déjà considérée auparavant comme le maillon faible du système de vulgarisation agricole désormais dénommé conseil agricole. La formation professionnelle des jeunes éleveurs et des moins jeunes reste quasi inexistante en absence de programmes et de projets individuels porteurs d’avenir qui se situeraient dans des projets collectifs à financements publics en partenariat. A part les groupements ANOC, faits d’une minorité quelque peu privilégiée, les quelques coopératives pastorales et/ou d’élevage restent souvent motivées par l’attrait des subventions et se responsabilisent insuffisamment en terme participatif et durable. Quelques groupements bovins (ANEB) ou de producteurs de viandes rouges (ANPVR) voient le jour ça et là mais cherchent encore leurs voies.
Les filières provinciales et inter-provinciales des productions et produits animaux transformés restent dans l’ensemble inorganisés, et en l’absence d’organisations professionnelles il ne peut pas y avoir non plus bien entendu de structuration d’interprofessions.
Les différents projets d’élevage et d’aménagements agro-sylvo-pastoraux passés d’envergure ayant concerné le Moyen-Atlas sont pour la plupart considérés soit comme des échecs soit comme aux effets très limités dans l’espace et/ou le temps. Mais, plus regrettable, il ne semble pas qu’on en ait tiré tous les enseignements qui s’imposeraient faute d’une évaluation à la hauteur des enjeux du présent et de l’avenir si on en juge à la reproduction des « paquets techniques » et des praxis d’intervention, qui ont fait sociologiquement long feu, dans les projets en cours ou prévus, malgré des nouvelles « théories » et discours d’intervention de développement durable et participatif.
A l’issue de cette introduction le tableau peut paraître noir, et les lacunes et carences évoquées précédemment sont à la fois l’effet et la cause de l’absence d’une politique d’élevage digne de ce nom et spécifique pour le Moyen-Atlas. Mais une telle politique pour être opérante ne peut pas s’élaborer ex abrupto comme politique globale et monolithique de massif. Elle doit d’abord prendre en compte une diversité de situations, de problématiques, de contraintes et de potentialités micro-régionales qui devront déboucher sur autant de stratégies, de plans, de projets et de programmes spécifiques qui par hiérarchisation, agrégation et intégration pourront alors constituer une véritable politique intégrée de développement de massif participatif et durable.
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Sommaire
1. Les systèmes pastoraux : ovins et caprins. 5
1.1 Statistiques, répartition et indicateurs de charge. 5
1.2 Typologie des grands systèmes pastoraux de petits ruminants communaux. 15
1.3 Caractéristiques zootechniques et performances technico-économiques des systèmes d’élevage de petits ruminants. 20
1.3.1 Variantes de races et de formats pour les ovins. 21
1.3.2 Les races caprines. 22
1.3.2 Paramètres et unités zootechniques indicatifs. 22
1.4 Les parcours en jeu et les déplacements pastoraux. 24
2. Les systèmes bovins. 25
2.1 Statistiques et répartition. 25
2.2 Typologie des systèmes bovins communaux. 31
2.3 Caractéristiques zootechniques et performances technico-économiques des systèmes d’élevage bovins 34
3. les élevages hors-sol. 37
3.1 Aviculture. 37
3.2 Apiculture. 37
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