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Christian Potin Consultant intermittent du Développement Inégal
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26 juillet 2012

Lexique et définitions étude demande en eau d'irrigation PNE Algérie 2010

Lexique et definitions pour l'étude de la demande en eau d'irrigation en Algérie dans le cadre de l'actualisation 2010 du Plan National de l'Eau (PNE)

Annexe tirée à part du rapport "EVALUATION DE LA DEMANDE EN EAU AGRICOLE ET DE SES BESOINS ESTIMATIFS"

par  Christian Potin Consultant, 103 pages + 56 pages d'annexes, dans le cadre du groupement d'étude SOFRECO-OIEau-Carl Bro/Ministère des Ressources en Eau

Aire d’irrigation

En fait la terminologie « aire d’irrigation » de l’étude SOGETA-SOGREAH de 1969 avait été reconduite jusqu’au lancement du dernier inventaire de la PMH en 2006. En 1969 les « aires d’irrigations » inventoriées correspondaient essentiellement à des périmètres collectifs en PMH ou en GPI (364 fiches périmètres constituées pour l’ensemble de l’Algérie du Nord). L’évolution de la PMH fut marquée ultérieurement par le développement des systèmes d’irrigation individuels (notamment avec le récent PNDA) et la régression des systèmes d’irrigation collective et des périmètres liés sous l’effet concomitant de la raréfaction des eaux de surfaces disponibles pour l’irrigation, de la désorganisation des Syndicats d’irrigation, du démembrement des domaines et des coopératives socialiste et de la montée de l’individualisme au niveau des exploitants agricoles (fellahs traditionnels, privés modernes, EAC et- EAI).

Une « aire géographique d’irrigation » peut être définie globalement aujourd’hui comme une portion continue de l’espace agraire comprenant des cultures irriguées et présentant des caractères macrocospiques d’homogénéité relative d’un point de vue phytogéographique, topographique et parcellaire qui traduit un degré et des types d’occupation du sol par des cultures irriguées à une date donnée et des parcelles adjacentes ou associées supposées irrigables.

Une « aire géographique d’irrigation » ainsi définie comprend des systèmes d’irrigation (cf. définition ci-après) qui peuvent être intégrés et contigus dans l’espace (périmètres hydrauliques collectifs et/ou parcellaires géométriques d’un seul tenant en systèmes d’irrigation individuelle) ou au contraire morcelés (unités mosaïques d’exploitations irriguées individuelles discontinues sur un terroir de plaine). Une « aire géographique » d’irrigation se compose généralement ainsi de plusieurs exploitations agricoles pratiquant l’irrigation, et peut correspondre à un ou plusieurs systèmes d’irrigation et  mettre en jeu des systèmes, périmètres et parcellaires irrigués, de natures diverses, tels que :

  • Périmètres terrassés de montagne avec réseau de distribution traditionnel et pompages individuels complémentaires plus ou moins développés,
  • Parcellaire irrigué de lits majeurs d’oued et de vallée plus ou moins compact (gravitaire collectif et pompages individuels),
  • Périmètres collectif gravitaires modernes,
  • Parcellaire irrigué de plaine plus ou moins dispersé avec pompages individuels,
  • Parcellaire irrigué à partir de pompages individuels dans lacs collinaires,
  • « Périmètres » maraîchers du sahel côtier avec pompages individuels,
  • Parcellaire avec serres individuelles,
  • Périmètres de GCA
  • GPI
  • Périmètres d’épandage de crues,
  • Périmètres oasiens avec pompages individuels ou collectifs de complément plus ou moins développés (palmeraies et groupe de palmeraies),
  • etc.

Système d’irrigation

Un système d’irrigation se définit, au niveau d’une exploitation (cf. définition ci-après) ou d’un groupe d’exploitations, par la combinaison du ou des  types de ressources en eau mobilisées pour l’irrigation, d’un mode de mobilisation/stockage et d’adduction, d’un réseau de distribution, d’un mode d’arrosage à la parcelle , d’un parcellaire et d’un système cultural irrigué Il peut être simple (un seul type de ressource en eau, un seul mode de mobilisation, d’adduction, de distribution et d’arrosage à la parcelle) ou complexe  (plusieurs types de ressources mobilisées, plusieurs modes de distribution/arrosage combinés au niveau d’une même exploitation ). Un système d’irrigation met en jeu des processus technologiques (hydraulique, agronomie), des rapports économiques, culturels et sociaux, et des modes organisationnels et institutionnels.

On distinguera les systèmes d’irrigation individuels, où chaque exploitation pratiquant l’irrigation est autonome depuis la mobilisation de la ressource en eau jusqu’à l’arrosage à la parcelle ; des systèmes d’irrigation collectifs, où une partie du système comprend des équipements et modes de gestion collectifs impliquant plusieurs exploitations, depuis le mode de mobilisation.

Pour l’Algérie du Nord la typologie des systèmes d’irrigation suivante avait été retenue dans le cadre de la première phase de l’étude de l’inventaire et développement de la PMH (Sogreah 2006-2009) :

 

  • SIC.1 – Système collectif des périmètres traditionnels de montagne ou de vallée sans pompages individuels complémentaires.
  • SIC.2 – Système collectif d’épandage de crues traditionnel sans pompages individuels complémentaires.
  • SIC.3 – Système collectif de périmètre moderne gravitaire d’eau de surface de plaine ou de vallée sans pompages individuels complémentaires.
  • SIMIC.4 – Système mixte de périmètre traditionnel de montagne ou de vallée avec pompages individuels complémentaires
  • SIMIC.5 –Système mixte d’épandage de crues traditionnel avec pompages individuels complémentaires dans nappe
  • SIMIC.6 – Système mixte de périmètre moderne gravitaire d’eau de surface de plaine ou de vallée avec pompages individuels complémentaires.
  • SIC.7 – Système collectif de périmètre GCA d’eaux de surface ou souterraines.
  • SIC.8 – Autre système collectif moderne à partir d’eaux souterraines avec pompage et adduction sous pression.
  • SII.9 - Système individuel gravitaire à partir d’eaux de surface ou souterraines avec mobilisation et réseau individuels et irrigation gravitaire à la parcelle
  • SII.10 - Système individuel avec pompage individuel à partir d’eaux de surface ou souterraine et modes d’irrigation variables à la parcelle.
  • SII.11 - Système individuel avec pompage individuel à partir d’eaux de surface ou souterraines avec serres.
  • SII.12 – Système individuel avec citernage structurel combinés avec SII.9 ou SII.10

Périmètre collectif

Un périmètre (collectif) irrigué est défini comme un espace irrigué cohérent d’un seul tenant, comprenant un ensemble d’exploitations irriguées et de systèmes d’irrigation collectifs relativement « homogènes » organisés selon un ordre hydraulique en partie collectif (mobilisation et adduction collective, réseaux de distribution semi-collectifs), avec tour d’eau et droits d’eau collectifs et individuels. Dans la grande majorité des cas les périmètres collectifs sont de types gravitaires par dérivation des eaux superficielles de sources ou d’oued.

Un tel périmètre collectif comporte ou comportait soit un syndicat d'irrigation (transformé actuellement en association d’irrigants), soit une organisation traditionnelle ancienne de type ethno-lignagère. Il comprend en général des compléments de pompages individuels (systèmes mixtes) qui peuvent se substituer complètement à l'eau de surface collective (cas des anciens périmètres aux sources taries ou affectées à l'AEP, et des oueds asséchés par des barrages amont). On parlera alors de périmètre actuel ou d’ancien périmètre.

Les différentes définitions de superficies agricoles irriguées

La confrontation des divergences des différentes sources de statistiques agricoles (RGA 2001, Séries B), des statistiques des GPI et de la PMH (statistiques DHW/DHA annuelle et inventaire Sogreah/DHA 2006-2009) a montré qu’il était nécessaire de préciser la définition des différentes notions de superficies agricoles utilisées de manière plus spécifique dans la présente étude, ce, pour éviter de fâcheuses confusions, et qu’il fallait en particulier distinguer les définitions utilisées pour les GPI d celles de la PMH.

Définitions GPI

Superficie équipée

La superficie équipée est la superficie géographique brute sur laquelle est installé un réseau d'irrigation - drainage; elle comporte donc les pistes intérieures des périmètres ainsi que les emprises des divers réseaux.

Superficie irrigable

La superficie irrigable est la superficie équipée, diminuée des emprises des pistes et réseaux. Norme retenue pour la superficie irrigable : 80 % de la superficie équipée.

Superficie irriguée

La superficie irriguée est la somme de la superficie des parcelles complantées ou cultivées, et effectivement irriguées, une année donnée. Elle correspond à la superfice irriguée développée de la PMH (cf. ci-après).

Définitions PMH

SAU Irriguée physique

La SAU irriguée physique correspond à la somme structurelle des superficies des parcelles irriguées dans l'année.

SAU irriguée développée

La SAU irriguée développée correspond quant à elle à la somme des superficies irriguées récoltées par culture dans l'année (estimation des séries B et du RGA 2001). Une parcelle pouvant comporter 2 cultures dans l'année (tête d'assolement d'hiver ou de printemps suivie d'une culture dérobée d'été ou d'automne) ; ou une culture basse pouvant être pratiquée en intercalaire (sous-étage) d'une plantation ou d’une autre culture, ou une parcelle pouvant comporter 2 culture mixtes de même strate. Dans ces cas là les parcelles concernées sont comptées 2 fois

SAU irrigable

La SAU irrigable correspond à la superficie potentielle qui pourrait être irriguée par l'ensemble des exploitations de la zone considérée si la ressource en eau était suffisante dans l'état actuel des équipements hydrauliques installés, des ressources en sols irrigables de proximité et des facteurs de production des exploitations disponibles.

Intensité culturale – Coefficient d’intensification (Ci)

C’est le rapport entre la culture irriguée développée et la superficie physique irriguée dans l’année. Elle s’exprime le degré de double culture par an sur une même parcelle et de cultures éventuelles en sous-étage (systèmes oasiens notamment). A titre d’exemple le coefficient pour la wilaya de Tlemcen a été estimé dans l’ensemble à 1,19 en moyenne pour le périmètres collectifs PMH (« aires d’irrigation ») et 1,1 pour les systèmes d’irrigation individuels. Sur une unité de territoire il peut varier de 1 à plus de 1,8 selon précisément l’intensité des systèmes d’irrigation et culturaux, et les disponibilités de ressources en eau, avec des extrêmes au niveau d’une exploitation pouvant aller jusqu’à 2,5 (cultures sous serres avec jusqu’à 3 cultures par an ou systèmes oasiens traditionnels à 3 cultures dont 2 en sous-étages). Le Ci est un paramètre fonctionnel et dynamique pour la planification de la demande ne eau par les systèmes d’irrigation pour autant que la typologie opérationnelle en soit arrêtée et ancrée sur un sytèmes de staistiques agricoles et socio-économiques régulier et fiable.

La notion d’exploitation agricole

Selon les interlocuteurs et le contexte socio-foncier, les structures socio-anthropologiques familiales et les enjeux d’interface entre les agriculteurs et les instances techno-administratives de l’Etat, il apparait sur le terrain une confusion importante entre les notions de propriétaires, co-propriétaires, héritiers, co-héritiers indivis, (présents ou absentéistes), exploitants et co-exploitants (cas des EAC notamment).

Dans le domaine de l'économie agricole, une exploitation agricole se définit comme une entreprise, ou partie d'une entreprise, constituée en vue de la production agricole et caractérisée par une gestion unique et des moyens de production propres. Elle n’est pas réductible à une unité de propriété foncière. Son assiette foncière peut être indivise et peut comporter des parcelles prises en location ou en association.

Dans les systèmes de statistique agricoles l'exploitation agricole est définie comme une unité de production remplissant les trois critères suivants :

  • Produire des produits agricoles ;
  • Avoir une gestion courante indépendante ;
  • Atteindre un certain seuil de superficie, en production ou en nombre d’animaux.

Il n’existe pas en Algérie de définition juridique de l'exploitation agricole. Celle-ci est généralement une entreprise, le plus souvent à forme individuelle, mais elle peut parfois constituer l'atelier agricole d'une entreprise à vocation plus large (par exemple exploitation agricole annexée à un établissement à caractère agro-industriel et commercial). On distingue actuellement en Algérie les grandes catégories juridiques  d’exploitations agricoles suivantes (cf. RGA) : les entreprises individuelles privées familiales, les EAC et les EAI, les Fermes pilotes et autres fermes étatiques, les Coopératives, les EURL  …

Dans le cas des exploitations agricoles privées l’exploitation désignera l’unité de production faisant l’objet d’une autonomie et d’une unicité relative de gestion avec un budget principal familial, un centre de décision principal (le chef d’exploitation) et des centres de décision secondaires (d’autres membres masculins et féminins de la famille du chef d’exploitation). Une exploitation (ou foyer-exploitation) peut ainsi correspondre à un ménage agricole simple (couple avec enfants et autres membres dépendants) ou une famille élargie composée pouvant comporter, entre autres, des fils mariés restant dépendant du chef d’exploitation (père ou frère aîné).

On admet par ailleurs en général qu'une exploitation agricole doit avoir une dimension minimale afin de la distinguer du simple jardin familial.

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Christian Potin Consultant intermittent du Développement Inégal
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  • Etudes, expertises, mentorat, évaluations et aide à la décision en matière de DEVELOPPEMENT AGRICOLE et RURAL, d’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE ; de GESTION SOCIALE et INSTITUTIONNELLE DES RESSOURCES EN EAU et de L’ENVIRONNEME
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