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Christian Potin Consultant intermittent du Développement Inégal
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31 décembre 2014

Une évaluation à mi-parcours sans complaisance du Projet National de Développement de l'Elevage de Centrafrique 1990

 

Mission d'évaluation du Projet National de Développement de l'Elevage en République Centrafricaine cofinancé par la Banque Mondiale, l'Union Européenne, le FIDA et la France.

 Mission et rapport réalisés par le tandem :

Christian Potin Consultant, Agro-socio-économiste pour le compte du FIDA, Chef de Mission

Laurent Msellati, Docteur Vétérinaire-économiste IEMVT pour le compte conjoint du FAC et de l'IDA

RAPPORT DE LA MISSION (sans annexes)

=> Clique droit sur le lien/enregistrer sous ou ouvrir dans une nouvelle fenêtre :

https://dl.dropbox.com/u/101060341/Evaluation%20PNDE-RCA%2090.pdf

NB : Voir aussi l'album photos correspondant sur le blog ...

http://christianpotin.canalblog.com/albums/centrafrique_1990__des_peuls_transforment_la_foret_en_savane____/index.html

Arrière-plan historique de l'élevage bovin en RCA

L'arrivée des premiers éleveurs peuls en RCA remonte au début des années 1920. Cette migration de bétail en provenance du Cameroun, du Nigeria et du Tchad n'a plus cessé ensuite. Elle s'est même accélérée au début des année 1980,quand la sècheresse et les troubles civils du Tchad et l'efficacité de la campagne de vaccination contre la peste bovine en RCA ont attire plusieurs milliers d'éleveurs des pays voisins. On a estimé que le cheptel bovin de la RCA avait doublé, passant de 1,1 million de têtes en 1980 à 2,2 millions en 1984 lors du recensement du cheptel fait a l'occasion de la campagne de vaccination, pour quelque 20 000 éleveurs. Les services vétérinaires centrafricains furent créés en 1933 avec déjà, comme objectif, de gagner la confiance des éleveurs afin de les intégrer dans la communauté rurale de Centrafrique. A ces actions, essentiellement sanitaires, visant a stabiliser 1'Elevage transhumant, s'ajoutait en 1957 un programme de diffusion de races trypanotolérantes, Baoulé principalement, afin de développer un élevage taurin pour l'ensemble de la population agricole du pays. Sous-jacent a cette diffusion, il était fait état d'une volonté d'augmenter la production agricole par l'utilisation de la culture attelée qui n'eut pas finalement un franc succès compte tenu du manque de tradition agricole des grandes ethnies centrafricaines "d'origine" en relation avec les conditions bioclimatiques et pédologiques locales, d'une part, et l'instabilité du régime politique d'autre part ..

 

RESUME ET CONCLUSIONS DE LA MISSION

L'ANDE et la FNEC sont les structures principales qui ont en charge le développement de l’élevage en Centrafrique. Apres le renforcement de la FNEC et une première restructuration des services de l'Elevage, conformément aux accords de crédit, débouchant sur la création de 1'ANDE, certains points faibles organisationnels et structurels continuent d'entraver le bon fonctionnement de ces institutions, à savoir :

(i)      - Une structure centrale de   1'ANDE pléthorique et des directions régionales démunies et isolées       ;

(ii)     - Une FNEC représentative d'une partie seulement des éleveurs peuls, délaissant a fortiori les autres types d'éleveurs    ;

(iii)    - Un nombre limité de cadres spécialisés, situation commune aux deux Institutions.

La présence de différents bailleurs de fonds et le diachronisme dans la signature des différents accords de crédit et conventions, font que les composantes du projet sont a des stades variables d'exécution. Ainsi les départements de la FNEC (DI et DAM) et certaines Directions/Services de 1'ANDE    (Formation, Entomologie, SSES, SCPIA) suivent-ils normalement leurs programmes. A l'inverse, le DSARA et plus encore la DPA, accusent un retard et quelques uns sont encore un peu incertains quant aux stratégies a adopter. Le projet se trouve également confronté a des lacunes en matière, de connaissance du milieu au sens large (végétal, animal et humain), et à la nécessité de définir des orientations précises dans les domaines notamment de la Recherche-Développement, de la Vulgarisation et de l'Animation mutualiste.

Toutes ces raisons font que le PNDE est encore à rechercher ses structures et stratégies d'équilibre. Les prochaines années, d'ici a la fin du projet, doivent permettre de finir de doter l'élevage centrafricain d'une capacité de gestion nationale et autonome. L'autofinancement a terme de ces Institutions et le rôle du FDE sont des thèmes qu'il faut d'ores et déjà soulever, même si la réflexion dépasse le cadre de cette mission et même sans doute celui de la mission financière. Ainsi seulement 230 millions de F CFA ont été versés en trois ans au FDE, alors que le budget de fonctionnement de l'ANDE-FNEC réunis (hors salaires fonctionnaires et DI, mais Assistance technique indirecte comprise) est environ de 1,1         milliard de F CFA pour 1990.

Dans la partie des propositions et recommandations, la mission a tout d'abord insisté sur la nécessité de prévoir une phase supplémentaire à l'issue du présent projet. Elle propose également un organigramme-type, expression des réformes organisationnelles statutaires et hiérarchiques a mettre en oeuvre au sein de 1'ANDE et de la FNEC. Ces réformes doivent être cependant le fruit dune concertation au sein des différentes Directions concernées. Un effort important doit être effectue en matière de formation continue et de programmation qui doit être décloisonnée et par objectif.

Des fonctions précises doivent être renforcées, c'est le cas du suivi-évaluation, ou dynamisées, comme celle d'auditeur interne qui pourra se charger de mettre en place un contrôle de gestion et un projet d'informatisation. Enfin, le plan d'Assistance technique doit s'adapter aux évolutions en cours et se concentrer sur l'aspect formation des cadres centrafricains.

La situation de la FNEC dépendra du renforcement de la structuration et de 1'organisation des éleveurs. Les GIP doivent constituer le groupe-cible privilégié du programme. Pour cela il est désormais impératif de définir leur profil psycho-sociologique. De même, un appui méthodologique au DAM, une diversification du contenu de 1'animation mutualiste, des programmes de formation d'éleveurs et d'alphabétisation fonctionnelle sont autant d'outils nécessaires a l'évolution de ces groupements de base vers une autonomie de décision et de gestion. La mission, enfin, fait des recommandations visant a structurer progressivement la FNEC par la base et a accroitre la représentativité de celle-ci a court terme dans le prochain Conseil d'administration.

Le dernier paragraphe concerne les recommandations pour le renforcement de la politique de l'élevage dans le cadre du PNDE qui doit se baser sur une meilleure connaissance du milieu (naturel, animal et humain) permettant d'élaborer des stratégies de développement par système d'élevage, de défense sanitaire, de recherche -développement-vulgarisation et d'aménagement agropastoral. Il sera enfin fait état des mesures a entreprendre afin de renforcer les actions en faveur des femmes d'éleveurs.

Les propositions et recommandations formulées précédemment visent à            :

  • structurer une agence de développement de l'élevage et la rendre opérationnelle via l'alimentation du FDE ;
  • structurer la FNEC par la base afin qu'elle devienne un partenaire a part entiere de l'Etat pour le développement du secteur de l'élevage.

Ces deux objectifs fondamentaux devraient pouvoir être atteints au cours d'une troisième phase de projet. On pourrait ensuite revoir le partage des missions et responsabilités entre ces deux organisations :

  • La FNEC prenant en charge la vulgarisation, l'alphabétisation et la formation des éleveurs, en plus de l'animation mutualiste et de la distribution des intrants;
  • L'ANDE gardant la responsabilité de la recherche -développement, du contrôle sanitaire des grandes maladies et de la prophylaxie, la formation des cadres et les travaux d'aménagement et d'infrastructures.

Dans toutes les configurations de partage des responsabilités entre la FNEC et 1'ANDE, c'est la bonne santé du FDE, de sa gestion et de la diversité de ses sources d'alimentation, qui permettra a terme de pérenniser l'après troisième phase sans plus faire appel A des bailleurs de fonds extérieurs.

A titre d'expérimentation organisationnelle en vraie grandeur en matière de vulgarisation, on pourrait d'ores et déjà envisager d'affecter un certain nombre de vulgarisateurs (chefs de poste) au DAM dans des zones ou il y a des GIP dynamiques et de tester ainsi une meilleure collaboration DAM et DRD-FV d'une part, et la prise en charge de la vulgarisation par la FNEC a terme, d'autre part.

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Christian Potin Consultant intermittent du Développement Inégal
Christian Potin Consultant intermittent du Développement Inégal
  • Etudes, expertises, mentorat, évaluations et aide à la décision en matière de DEVELOPPEMENT AGRICOLE et RURAL, d’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE ; de GESTION SOCIALE et INSTITUTIONNELLE DES RESSOURCES EN EAU et de L’ENVIRONNEME
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