Mali 1985, Mission FAO Recherche Agronomique (commentaire complet de l'album correspondant)
Mali 1985, Mission FAO Recherche Agronomique
Découverte de l'Afrique sahélienne à l'occasion d'une mission d'évaluation et d'orientation de la recherche agronomique en pleine dictature du Président Moussa Traoré d'alors. En charge de la recherche en socio-économie rurale, sur les systèmes de production et la liaison recherche-vulgarisation-développement. Le système de recherche agronomique malien d'alors se révèlait souffrant de lourdeurs et de dispersions institutionnelles. Il donnait la priorité à des critères écologiques sientifiques et productivistes, sous-estimant l'importance des critères d'adaptabilité aux conditions socio-économiques et culturelles des systèmes de production et des systèmes agraires diversifiés du pays. Il devait donc être largement renforcé dans le sens d'une recherche appliquée à l'écoute du monde rural, associant des agents de développement aux agriculteurs.
Qu'en est-il aujourd'hui pour ce grand pays enclavé de 1,24 millions de km², à 65% en zones désertiques et semi-désertiques, avec 15 millions d'habitants (90% de musulmans), des ressources naturelles qui se dégradent inexorablement sous une aridité de plus en plus marquée, une richesse de diversité ethnique, un potentiel touristique sous valorisé, une économie et une population qui reste à large dominante agro-rurale, une activité et des infrastructures insuffisantes, concentrées dans le couloir du fleuve Niger. Le Mali d'aujourd'hui reste parmi les derniers des pays les moins avancés selon la classification du PNUD (380 $ de PIB par habitant en 2005 ; taux d'alphabétisation global entre 25 et 45% ; espérance de vie à la naissance 50 ans ; un accroissement démographique naturel parmi les plus élevés du monde avec un taux de fécondité de 6,5 enfants par femme).
Les principales recettes d'exportation du Mali restent le coton (en crise depuis 2005), le bétail, les transferts des émigrés, et depuis peu des mines d'or relativement prometteuses. Après l'ouverture démocratique et la libéralisation économique commencée en 1992 avec le Président Alpha Omar Konaré, continuée à partir de 2002 par le Président réélu Amadou Toumani Touré, le Mali sombre dans la guerre civile et le risque de partition territoriale Nord-Sud provoquée par les indépendantistes Touaregs alliés à des groupes islamistes, avec le coup d'Etat militaire de mars 2012 que l'on connait ... Une autre Afrique qui est plus que jamais mal partie ...